La prise en charge de la douleur
Chronologie de la prise en charge de la douleur en France


Même avec l’avancée médicale, la douleur a longtemps été considérée insignifiante, voire totalement inexistante.


Image 1En occident, et en particulier dans les pays catholiques, la douleur est longtemps restée un sujet tabou. Ce n’est qu’en 1957 que le Pape encourage l’utilisation d’antalgiques forts. Pourtant, la médecine a continué à négliger la prise en charge de la douleur, jusque dans les années 1990, en particulier chez les enfants, les nourrissons opérés sans anesthésie, ou les jeunes enfants opérés des amygdales ou de l’appendicite à qui aucun analgésique n’était prescrit à l’hôpital au réveil, car on pensait que leur système nerveux peu formé ne pouvait pas ressentir la douleur.

Image 1 En France, la reconnaissance et le traitement de la douleur commencent à s’organiser tardivement dans les années 1975-1980.

Image 1 C’est seulement en 1975-80 qu’apparaissent les premières consultations de la douleur, qui sont alors officieuses. En 1976, une première Association Française pour l’Etude de la Douleur est créée. Elle deviendra, plus tard, la Société Française de la Douleur (SFD), une section de l’International Association for the Study of Pain (IASP) créée 3 ans plus tôt. En 1985, l’enseignement universitaire de la douleur est mis en place pour la première fois. Il sera repris comme modèle dans d’autres pays. Un an plus tard, le ministère de la santé parle pour la première fois dans un discours officiel de la douleur et des soins palliatifs. La SOFRED, la Société Francophone d’Etude de la Douleur est créée en 1990.

Image 1En 1991, la direction générale de la santé réalise un rapport sur « la douleur chronique et les structures spécialisées dans son traitement ». L’année suivante, l’enseignement de la douleur et des soins palliatifs devient obligatoire dans les écoles d’infirmières. Une mise à disposition d’un budget de 5 millions de francs, soit environ 760 000 euros seulement, pour la prise en charge de la douleur a été versé en 1994. De 1995 à 1998, diverses actions ont été réalisées pour la même cause, mais nous n’en retiendrons que l’obligation pour les médecins de soulager les souffrances en toutes circonstances et d’accompagner les mourants.

Image 1A partir de 1998, le gouvernement lance successivement des plans de lutte contre la douleur. Le plan triennal de lutte contre la douleur, par le ministre de la santé de l’époque Bernard Kouchner, consiste surtout à écouter le patient, former des professionnels afin de mieux évaluer ou traiter la douleur, ou encore à informer le public. La philosophie de ce programme pouvait se résumer ainsi : “La douleur n'est pas une fatalité” . Même si on constate quelques avancées, le bilan est négatif à l’issue de ces trois ans de lutte contre la douleur : la campagne d’information est passée inaperçue, la morphine est toujours classée comme stupéfiant, les centres anti-douleurs sont dans un état précaire.

Image 1En 2001, lancement d’un programme national de lutte contre la douleur pour 2002-2005 : ce plan est dit quadriennal car, en plus de poursuivre les actions déjà menées par le plan précédent, trois nouvelles priorités sont dégagées : 1- Prévenir et traiter la douleur provoquée par les soins, les actes quotidiens et la chirurgie 2- Mieux prendre en charge la douleur de l'enfant 3- Reconnaître et traiter la migraine

Image 1Le bilan de ce programme est plutôt positif : en 2002, la loi relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé reconnaît le soulagement de la douleur comme un droit fondamental de toute personne et en 2004, le rapport relatif à la santé publique inscrit la lutte contre la douleur parmi les cent objectifs de santé publique pour les cinq prochaines années, même si on constate toujours des inégalités dans la prise en charge de la douleur qui varie selon l’établissement de santé.

C’est aussi pendant cette période que des fiches pédagogiques sur la douleur seront publiées, “La douleur en question”.

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Image 1La dernière action réalisée pour cette lutte a été le lancement du « Plan d’amélioration de la prise en charge de la douleur », en 2006, qui s’étalera sur quatre ans. Quatre axes ont été définis :

1- L'amélioration de la prise en charge des personnes les plus vulnérables (enfants, personnes âgées et en fin de vie,)
2- La formation renforcée des professionnels de santé,
3- Une meilleure utilisation des traitements médicamenteux et des méthodes non pharmacologiques (médecines douces),
4- La structuration de la filière de soins.

Image 1Pour ce plan, le gouvernement a donné 27 millions d’euros, soit 36 fois plus que le budget à la douleur de 1994.


Image 1De 1975 à aujourd’hui, nous pouvons constater une nette évolution de la prise en charge de la douleur en France : la prise en charge de la douleur est devenue un réel problème d’éthique, et l’une des premières préoccupations du ministère de la santé.
Image 1Quel est le bilan actuel de cette évolution ?

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