La prise en charge de la douleur
Mode de fonctionnement des anti douleurs
Où agissent les différents traitements ?
On distingue les antalgiques de périphérie et les antalgiques centraux :
- Les antalgiques de périphérie, tels que l’aspirine ou le paracétamol, inhibent la fabrication des prostaglandines E2 qui sont libérées par l’inflammation due au choc et sensibilisent les récepteurs de la douleur. Leur action est dite périphérique car ils agissent au niveau de l’inflammation, et non au niveau du système nerveux. La synthèse des prostaglandines a lieu lorsque l’acide arachidonique libéré par l ‘inflammation se fixe sur une enzyme, la cyclo-oxygénase (ou COX). Les antalgiques de périphérie comme l’aspirine (en jaune) vont se substituer à l’acide arachidonique (en bleu) au niveau de la COX ; il n’y a donc pas création de prostaglandine.
Schéma de l’inhibition de la production de prostaglandines par l’aspirine. >dessin original
La prostaglandine ne fait que stimuler la sensation douloureuse déjà présente ; c’est pourquoi les antalgiques ne peuvent qu’atténuer la douleur, et non la supprimer.
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- Les antalgiques centraux, opiacés proches de la morphine, agissent sur le système nerveux central, c'est-à-dire la moelle épinière et le cerveau. Ils appartiennent aux paliers 2 et 3. Notre organisme utilise naturellement des substances similaires aux opiacés, il s’agit des endorphines, des enképhalines et de la dynorpine, pour simplifier, on les appelle les opioïdes endogènes. Ces molécules modulent les réactions aux stimuli douloureux, régulent les fonctions vitales, comme la faim et la soif, et interviennent dans le contrôle de l’humeur par exemple. Ces antalgiques centraux agissent de la même manière que les endorphines, c'est-à-dire qu’ils bloquent le flux douloureux au niveau du cerveau ou de la moelle épinière. La famille des opioïdes regroupe tous les médicaments produits à partir de l’opium ou ayant les même effets, comme la morphine. La morphine appartient au palier 3, ce qui correspond à un médicament servant à traiter des douleurs intenses. Elle se fixe sur les récepteurs opioïdes, ce qui déclenche un contrôle inhibiteur, de la même façon que les neurotransmetteurs comme les enképhalines dont elle a une structure semblable.
Schéma de la fixation de morphine et d’enképhaline >Source
Ce contrôle inhibiteur est clairement démontré par l’absence de signaux électriques enregistrés au niveau des cellules spino-thalamiques lors de la mise en jeu des fibres C.
Signaux électriques perçus dans les nerfs spinaux avant et après injection de morphine, durant l’application d’un stimulus douloureux. >Source
Les récepteurs opioïdes sont situés sur les terminaisons axoniques des fibres C, au contact synaptique entre deux neurones, au niveau de la moelle épinière et du tronc cérébral. La morphine remplace les mécanismes contre la douleur déjà présents dans notre corps pour une action plus puissante, mais il y a des effets secondaires comme les vomissements, ou le risque de dépendre de la morphine.
En résumé : l’aspirine et les AINS (1) atténuent la douleur en stoppant la synthèse de la prostaglandine, les opiacés (2) bloquent le stimulus au niveau central.
(1)
(2)
Animation de l’action des antalgiques du palier 1 (1) et de la morphine (2). >Document d’origine
Il existe aussi les co-analgésiques qui favorisent l’action des antalgiques ou qui agissent sur la cause de la douleur, comme les antidépresseurs. Les antidépresseurs ont des propriétés analgésiques en plus de leur action antidépressive, ils sont utilisés pour traiter le fond douloureux, comme les picotements ou les fourmillements.